L’univers de Tamar Aphek s’incarne dans le contraste entre la douceur grave de sa voix et son jeu aiguisé de la guitare. De « déesse israélienne de la guitare » à figure de proue de la scène rock de son pays, elle trouve l’équilibre entre l’élégance de ses mélodies parfois matinées de jazz et sons de guitare féroces. Dans ce projet sous son propre nom, elle définit d’ailleurs sa musique comme du « jazz & roll », avec l’ambition de stopper l’érosion de ces deux genres. Tamar croone, sa guitare rugit quand il faut et s’efface si nécessaire : en formation power-trio, l’Israélienne surprend à chaque titre. Entre férocité et indolence, Tamar Aphek se branche sur courant alternatif, réveillant le spectre du Velvet Underground et se plaçant en héritière de la grande PJ Harvey.

Ces trois têtes s’unissent avec la curiosité des touche-à-tout pour explorer le psychédélisme d’un King Gizzard ou vibrer sous la tension rythmique du Kraut allemand 70’s, oui mais en dépoussiérant et en modernisant ! Sur scène, un vaisseau modulaire trône entre deux batteries qui se font face, sorte d’engin massif conçu pour la conquête en looping et la transe répétitive. Entre virages et changements de vitesse, chants mélodieux et cris du coeur, Meule sait préserver, peaufiner et accroître la tension dans la finesse et le lâcher prise. Une invitation à une danse animale, collective, qui se ressent plus qu’elle ne se pense, eux seuls au contrôle, auditeur et foule passagers de ce space trip jouissif !