Seth Deliverance Mütterlein
Seth
Notre-Dame de Paris est la proie des flammes, le Christ gît au milieu des cendres et des promesses : la pompe des liturgies chrétiennes brille dans la grandiloquence blasphématoire du black metal, mâtinée d’accords froids pour pencher un peu plus vers l’atmosphérique. Ce tableau de Seth se pose en successeur direct du premier album des Bordelais (1998), devenu une oeuvre majeure du black metal français. Ancien visage, donc, mais pas du réchauffé : les années d’expérimentations entre les deux façonnent une nouvelle optique, parée de l’expérience d’un groupe ayant désormais publié une dizaine d’albums. Une fois encore les critiques sont unanimes, et la précision d’exécution couplée à la puissance rythmique de Seth deviennent flamboyantes sur scène.
Deliverance
« Notre album est comme un film enfanté par Jodorowsky et Kubrick, le tout baigné dans un cauchemar urbain éveillé ». Le ton est donné, et la référence au septième art fidèle à la dernière proposition de Deliverance, sortie en novembre. Car dans cet univers écrit pour être oppressant, mais aussi parfois lumineux et mystérieux, certains titres font figure d’épopée cinématographique. Une composition ambitieuse qui a permis au groupe de signer chez le prestigieux label Les Acteurs de l’Ombre, signe de sa constante progression artistique. Chaque production de Deliverance devient une expression nouvelle, ce dernier album piochant dans les claviers psychédéliques et les formats longs des 70s pour mieux exprimer ce malaise quand le réel et l’imaginaire deviennent difficile à distinguer.
Mütterlein
Bienvenue dans les Arts sombres, où le désespoir et l’ésotérisme sont poussés dans leurs derniers retranchements par l’écriture soignée de Mütterlein. Tout est nuances de noir et ténèbres angoissants, un gouffre infini d’où monte une voix écorchée, à la fois hurlement et incantation, traduisant la viscérale nécessité d’écrire et de composer. L’extrême exigence du son et cette adoration ultime des basses sont sans doute une conséquence des affinités de leur autrice avec la scène doom, ou de son passé pas si lointain en tant que bassiste d’Overmars. Descendre bas, métaphoriquement et physiquement, voici la ligne directrice. Une expérience physique et sensorielle, quand les basses fréquences nous emportent vers les abysses.