Comme une première évocation à l’harmonie et à la dualité tant chéries par ses musiciens, No Pain No Pain s’assume autant en crève-coeur étincelant qu’en remède mélancolique. Et si le nom est en miroir, c’est pour toujours mieux avouer que l’un est le reflet de l’autre. Écho éclatant de la noirceur que nous abritons toustes, la musique du duo suffoque le post-rock alors que la lumière, elle, est toute proche.

Leur premier album Radiance s’est écrit chez eux, dans cette Bretagne qui leur est chère. Maudite, rugueuse et pourtant si sincère, elle renvoie à leur façon de voir le monde en huit diapositives. Manifeste instrumental ou évidence fraternelle, ici pas besoin de chanter. Ils affrontent le fait que les voix peuvent être une entrave à la fièvre qui les anime, et les confient à d’autres.

Si vous cherchez les musicien·nes à leur entrée sur scène, vous regardez surement trop haut. Car pour ce duo, la musique se joue par terre au plus proche des vibrations et les adeptes de drone acquiesceront. A supposer que vous découvriez le genre, votre baptême vibratoire se fera dans leur rivière bourdonnante.

Duo guitare/basse instrumental, River of Bees joue du drone lourd et lent. Pas de plan, pas de but, juste s’asseoir par terre pour improviser des riffs minimalistes et répétitifs. Après des mois d’improvisation dans les studios de Bonjour Minuit, il est l’heure de s’exposer au public. Ça bourdonne, ça grésille, c’est bruyant, c’est douillet.