Quels sont les enjeux de la direction d’une SMAC ?

Les concerts constituent la partie la plus visible d’un projet de SMAC mais ils n’en sont qu’une partie. Un équipement comme le nôtre doit également favoriser la création, accompagner les artistes locaux et mener des actions culturelles auprès de différents publics. Pour mener à bien toutes ces actions et permettre le développement culturel, économique et social de notre territoire d’action nous disposons d’une équipe de salarié·e·s spécialistes de leurs métiers. Mon rôle est donc d’être le chef d’orchestre de ces spécialistes afin que leurs actions permettent la mise en œuvre du projet.

Comment la crise sanitaire a impacté la gestion de l’équipement ?

Nous faisons partie des secteurs qui ont accusé un coup d’arrêt brutal avant même l’annonce du confinement. En tant que directeur de la structure, il me paraissait inconcevable que nous continuions nos activités avec le risque de créer un nouveau foyer de contamination. Nous avons donc fermé nos portes au public mais également aux musiciens qui répètent dans nos studios. Lorsque l’on défend un projet basé sur l’ouverture c’est une décision très forte qui nous a tous marqués.

Nous avons cependant continué à travailler à distance et avons imaginé de nouvelles façons de mener nos projets, même après être retournés au bureau, nous avons longuement été privés de notre outil de travail et ne pouvions pas organiser de concerts debout. Une grande partie de nos moyens a donc été réorientée sur la création et l’action culturelle, mais nous naviguions toujours à vue sans consignes sanitaires claires.

Quel est ton parcours ?

J’ai une formation universitaire en développement culturel très liée à la notion de territoire dont je parlais précédemment. J’ai débuté ma carrière en 2007 au sein d’une association lilloise de promotion et de développement de la culture hip hop, dans laquelle j’occupais le poste de chargé de communication et de production. J’ai vite évolué sur des missions de programmation puis de direction, et en parallèle j’intervenais en tant que coach scénique pour pas mal de groupes et je faisais un peu de management d’artistes.

En 2013, j’ai pris la direction du pôle régional des musiques actuelles de Picardie, le Patch, puis de Haute Fidélité, nouveau pôle des Hauts-de-France né du rapprochement avec nos collègues du Nord-Pas de Calais. Je souhaitais depuis longtemps diriger un lieu de diffusion et j’ai donc candidaté à la direction de la SMAC de Saint-Brieuc (La Citrouille à ce moment), poste que j’occupe depuis juin 2018.